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Plan du parc finalisé.
Vue aérienne du site, lorsque le stade était à moitié détruit.
Image 3D du parc.
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Urbanisme

Voilà, on y est ! Le Parc a été inauguré. Les immeubles sont terminés. L'Espace Hippomène et Elna rénovés. Cette grande pièce du puzzle urbain se joint au bâti pour former un nouveau morceau de ville.

La bonne utilisation du sol. La préservation des zones agricoles, des espaces verts et des surfaces d’assolement sont des enjeux majeurs du développement genevois. Le canton veut aussi répondre aux besoins pressants en matière de logements. Plus de logements donc mais sans gaspiller le sol. Pour concilier ces deux impératifs, il faut bâtir dense, bâtir la ville en ville comme on dit. Comment atteindre la densité sans rogner sur la qualité de vie ? Le quadrilatère limité par le chemin des Sports, l’avenue de Châtelaine et la rue de Lyon, l’avenue d’Aïre et la voie de chemin de fer est un bon cas d’école.

La première partie, bâtie durant les années 90 autour du centre commercial, est le symbole d’un urbanisme serré, dense, sans respiration suffisante pour les habitants, employés ou visiteurs nombreux. La seconde pièce qui s’ajoute maintenant permet l’équilibre, offre du vert pour balancer les nuances de gris, des jeux pour enfants, une pelouse urbaine et le bleu d’un plan d’eau.

Certainement un environnement de qualité.
Mais est-il suffisamment densifié ?

Si on ne peut pas mesurer la qualité, on peut mesurer la densité. Voici les chiffres :

Chiffres

Exercice comparatif qui montre la complexité des perceptions qui accompagnent chaque quartier, chaque densité :

Chiffres 2

Avec 2,3 m2 de surface bâtie par m2 de surface terrain, notre morceau de ville présente une belle densité.

Un étage de plus ?

On aurait pu faire un étage de plus sur le bâtiment LMI du Parc et sur un des deux immeubles Pic-Pic pic. La loi le permettait. La Ville a refusé. Cet étage aurait ajouté environ 5’000 m2 de surface de plancher (une cinquantaine d’appartements). Doit-on en vouloir à la Ville ? Non. La Ville a eu raison de refuser. La qualité s’en serait ressentie. Le Parc aurait été dominé, assombri, coincé par l’immeuble LMI ainsi rehaussé. Merci donc aux autorités municipales de contribuer à façonner un habitat accueillant dans leur commune.

Importance du grand parc et de la mixité sociale

La respiration est donnée par le parc de 30’000 m2. Un beau parc dans lequel le maître d’ouvrage a investi quelque CHF 18 millions. Soit 8 % du montant des travaux. Contre 1 à 2 % pour les promotions usuelles. Généreux, le promoteur de l’opération a pu se financer grâce à la vente des appartements en propriété par étage (PPE). Autre particularité de cette opération: sur les 250 logements construits, 150 ont été vendus en PPE, dont plus de 100 à des prix non contrôlés par l’Etat. Ceci est rarissime en Ville. La commune fait tout son possible pour favoriser, voire forcer, la construction de locatifs subventionnés. Ici, la Ville se trompe. La mixité sociale passe par la possibilité de devenir propriétaire dans tous les quartiers. Il faut éviter les ghettos, lutter contre la tendance naturelle à se regrouper entre pareils. Pas de mixité sociale sans mélange de personnes aux situations financières différentes. On ne fait pas de bon urbanisme en opposant propriétaires et locataires , riches et pauvres, jeunes et vieux.

La vie de quartier et les architectes

Les gens s’attachent à leur quartier, apprécie la proximité. Par leur expérience, les habitants se familiarisent avec les espaces, développent des réseaux de connaissances, des habitudes et des routines qui les ancrent localement : les lieux deviennent une partie d’eux-mêmes.
La qualité de vie passe par la qualité du bâti. D’où l’importance de faire confiance aux architectes, de laisser les coudées franches à ceux qui gagnent des concours. De ne pas brider leur inventivité par un carcan administratif. C’est de cet espace de liberté qui jaillissent les solutions nouvelles. Sont architectes ici, tant ceux qui élèvent un bâtiment ou le rénove de fond en comble que ceux qui dessinent un parc harmonieux.

Le temps dira comment fonctionne le lieu, comment les usages divers se conforment, se complètent, se confrontent parfois (comme dans la lancinante question du bruit en ville, du bruit de la ville : point sur lequel les autorités communales devront tenir une de leurs promesses et déplacer le MAD, logé sous les fenêtres de la coopérative LMI du Parc ! ).

La vie prendra sa place et occupera l’espace. Ce quadrilatère hospitalier et vert révélera à la longue son caractère. En même temps que pousseront les arbres fraîchement plantés et que grandiront les enfants du quartier.

Benoit Genecand.

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Image 3D du parc finalisé.