Bâtiment aux accents monumentaux avec ses 20 porteurs exprimés en façade et ses immenses fenêtres, l’ancienne usine Pic-Pic est achevée 1918 dans le but de relancer la fabrication automobile débutée en 1905 par Piccard, Pictet & Cie et ralentie par la guerre. Malheureusement, les ambitions de l’entreprise ne feront pas long feu. Elle déposera le bilan en 1921.
Le lieu devient dès lors une pépinière d’entreprises. Avec plus de 90 mètres de long et moins de 18 de large, le bâtiment s’élève sur quatre niveaux selon les plans initiaux des architectes Maurice Turrettini et Guillaume Revilliod. Acheté par Tavaro SA en 1941, qui occupait déjà les lieux depuis 1934, le bâtiment est recouvert d’un crépi gris en remplacement de la couleur ocre des origines.
Après la disparition de la société en 1995, l’édifice est désaffecté après avoir abrité la fabrication pendant plus de 20 ans de l’Elnapress, la première presse à repasser domestique.
C'est le bureau d’architectes genevois ris_chabloz qui s'est chargé de la réhabilitation de ce bâtiment historique classé, aujourd’hui le plus vieux bâtiment industriel existant à Genève.
Avec des hauteurs sous plafond avoisinant les 4 mètres, les architectes ont pris le parti de conserver cet élément de base pour transformer cet espace industriel en lofts d’habitation. Traversant nord-sud, d’une surface oscillant entre 145 et 325 m2, certains lofts proposent des mezzanines, permettant ainsi de maximiser l’espace à disposition. Spacieux et lumineux, sur un étage ou en duplex, les 23 lofts réalisés présentent des espaces largement ouverts et une grande variété d’aménagement. En accord avec la loi genevoise sur les surélévations permettant de rehausser le gabarit de certains bâtiments, les architectes ont également pu réaliser 12 appartements en attique, dotés de grandes terrasses en toiture.
Associés depuis 2003, Antoine Ris et Antoine Chabloz forment – avec la vingtaine de collaborateurs que compte leur bureau, dont Raoul Frauenfelder – une équipe polyvalente, capable de traiter des projets architecturaux très divers comme la construction de bâtiments publics et résidentiels et l’étude de problématiques urbaines complexes.
Les architectes ont obtenu une grande notoriété en gagnant plusieurs concours d’urbanisme et d’architecture, exemple pour la reconstruction du souk à Beyrouth. Désireux d’apporter l’art tout près de l’architecture, le bureau s'est impliqué dans la réadaptation d’Uni Dufour avec l’artiste japonais, Tatsuo Miyajima, à Genève ou encore dans le Quartier des bains avec le réaménagement de galeries et la transformation de bâtiments industriels.
Le bureau travaille à une échelle locale, nationale et internationale, en particulier dans l’exécution de projets au Canada, à New York et à Dubaï.