Réalisé sur l’emplacement de l'ancien Stade des Charmilles, le Parc Gustave & Léonard Hentsch a été offert en donation à la Ville de Genève par Bénédict Hentsch le 28 juin 2015. Il est aujourd’hui un parc public qui invite l’ensemble des Genevois à venir y vivre et s’y détendre.
Avant de prendre sa forme définitive, le projet du Parc Gustave & Léonard Hentsch a fait l’objet de deux concours. Le premier, gagné en 2005 par l’agence Ilex à Lyon, imaginait un jardin en creux isolant le parc de l’agitation de la ville par une végétation à dominante rouge, clin d’œil au grenat des Servettiens. Le second, en 2010, a été remporté par Hüsler & Associés, bureau d’architectes et paysagistes lausannois qui a notamment réalisé les jardins du M2.
3,8 ha de surface
20'000 plantes
247 arbres
50'000 m3 de matériaux déplacés
10,5 km de canalisations et de conduites
L’idée principale du projet insiste sur l’aménagement d’une grande pièce centrale, discret rappel à la pelouse du Stade des Charmilles, autour de laquelle s’articulent tous les éléments du parc : concept végétal, terrasses d’eau, aire de jeux ainsi que des cheminements qui relient tous les bâtiments construits ou réhabilités, placés dans les marges du parc.
Véritable ossature de ce nouvel espace, les cheminements en béton sablé proposent une promenade circulaire. Formés de droites brisées ou arrondies, ils jouent avec les niveaux du terrain, sortant de terre pour se transformer en muret-siège, replongeant sous le gazon pour en ressortir sous forme de bassins étagés avant de disparaitre à nouveau. Ils constituent également l’épine dorsale du Parc, le traversant de part en part et s’ouvrant en terrasse devant l’Espace Hippomène.
Avec ses 20'000 plantes et ses 247 arbres de 9 essences différentes, la végétation tient évidemment une place importante dans les 3,8 hectares de surface du Parc. Les paysagistes ont créé deux rythmes principaux : l’un en hauteur devant les bâtiments, reprenant et développant le vocabulaire existant ; l’autre saisonnier, le long des rails, les couleurs des frondaisons modulant leurs teintes en fonction des périodes de l’année.
Les architectes ont souhaité dès le départ penser la place de jeux comme faisant partie du concept global, cherchant également à ce que celle-ci se fonde dans le paysage à l’image d’une pièce d’art. La place a donc été réfléchie en termes graphiques afin d’être absorbée par les courbes et les couleurs du terrain mais aussi en termes d’usage en faisant de cet espace un objet éminemment ludique et un lieu de rencontres intergénérationnelles et de mixité sociale.
Pour renforcer la sensation de calme créée par le Parc, le thème de l’eau a été retenu. Réponse formelle à l’espace de jeux qui se situe à son exact opposé, les bassins successifs qui s’inscrivent dans le flux des cheminements, jouent également sur l’aspect ludique, se transformant en fontaines verticales ou en pataugeoires pour les enfants. Constituées d’un béton fin, les différentes densités de sablage créent un jeu de formes et de couleurs, celles-ci se renouvelant sans cesse en fonction de la lumière et de l’humidité.
Métamorphose réussie des gradins de l’ancienne tribune nord du stade, une butte d’une hauteur de 5 mètres accueille dans sa courbe plusieurs murets rappelant les sièges des supporters. Sa fonction n’est toutefois pas uniquement esthétique. Surplombant d’un côté l’avenue de Châtelaine et de l’autre les terrasses d’eau, elle agit comme isolant phonique coupant net le bruit de l’un des axes les plus fréquentés de la ville.
Dernier vestige du Stade des Charmilles conservé tel quel, un pylône d’éclairage surplombe de ses 25 mètres l’entrée du Parc, le point d’accès principal qui restera ouvert pour les usagers entre 6h et 21h.
En lieu et place du point d’engagement de l’ancien stade, les sculptures hybrides, mi-homme mi-animal, de l’artiste Zaric, représentent des figures en lien avec l’histoire du lieu : un gardien à la tête de lièvre, un avant-centre à tête de renard tirant au but.
Zaric intervient également en deux autres lieux du Parc, en l’occurrence les deux points d’eau. A proximité des terrasses d’eau, il réalise un Ganesh rappelant les supporters des Charmilles venus soutenir leur équipe. Plus loin, un bassin s’étire le long de l’Espace Hippomène. Sur celui-ci trône la sculpture du héros grec Hippomène, à la fois penseur et arbitre, observant son reflet dans l’eau ainsi que trois pommes d’or, symbole de sa victoire sur Atalante qu’il battit à la course pour devenir son époux.
Le mobilier urbain a également été pensé en termes de longévité, préférant la pérennité des matériaux comme le béton, l’acier corten, l’aluminium ou la pierre, au bois qui vieillit mal, notamment pour la place de jeux dont tous les équipements, y compris sportifs, sont résistants aux intempéries. Un soin particulier a également été apporté au respect des normes de confort et d’utilisation. A titre d’exemple, les terrasses d’eau ont été conçues pour rester ludiques sans présenter de risque propre aux bassins profonds.